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 Insomnie et conséquences [ en co' avec kat ]

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Odyssée

Odyssée


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MessageSujet: Insomnie et conséquences [ en co' avec kat ]   Insomnie et conséquences [ en co' avec kat ] EmptyMer 15 Aoû - 18:02

Imaginez-vous une nuit, où vous ne dormez pas car stressé(e) par le voyage du lendemain, alors vous envoyez un SMS à un(e) ami(e), qui vous répond qu'il / elle est en pleine insomnie, et les SMS s'échangent, et là, PAF ! Une idée vous vient tout à coup ! Bah c'est ce qui est arrivé à kat Gné Alors, elle a décidé d'en faire un OS avec la personne qui lui a inspiré l'idée, soit son amie [ comme-ça je suis démasquée ? ] , et voilà ce que ça donne... Bonne lecture ! :)

Spoilers : Attention, contient des spoilers du 4x07, ne pas lire si vous n'avez pas vu l'épisode !
Disclaimer : Les personnes et l'univers de la série 'Castle' ne nous appartiennent pas, et nous écrivons pour notre plaisir et le votre nous l'espérons. ;)

_____

Elle se tournait et se retournait dans son lit depuis plusieurs heures, quand elle repoussa brusquement la couette sur ses pieds, se passant une main sur le visage. Quatre jours que Castle avait failli mourir dans cette explosion, quatre nuits qu’elle ne dormait plus. Elle ne cessait de revivre cet instant, la peur lui vrillant encore le ventre. Elle le savait en vie, et en avait la confirmation chaque matin, lorsqu’il déposait devant elle un café chaud accompagné d’un sourire. Elle le savait en vie mais le choc semblé avoir ébranlé son inconscient beaucoup plus qu’elle ne l’aurait cru. Jamais elle ne pourrait oublier cette sensation de chute dans un puits sans fond, ce manque soudain qui lui avait coupé la respiration, faisant d’elle un simple témoin de la tragédie, une spectatrice impuissante. A cet instant, elle avait cru que son cœur était arraché par une poigne douloureuse, contre laquelle elle ne pouvait rien. L’instinct avait repris le dessus au bout de quelques minutes. La flic professionnelle s’était reconstruite une façade, un masque sur lequel aucune émotion ne filtrait. Elle avait promis à Alexis de lui ramener sa grand-mère et son père en vie, elle allait le faire. Il était impossible de penser que Castle avait pu périr dans cette déflagration, mais celle-ci avait été telle qu’aucun homme n’aurait pu survivre à proximité du C4. Malgré son appréhension, malgré sa peur, elle s’était précipitée à l’intérieur, accompagnée d’hommes des forces spéciales. Castle, c’était le seul mot qu’elle avait aux lèvres. Castle, le seul nom qu’elle hurlait, laissant poindre l’inquiétude. Après trois « Castle », elle avait entendu son nom. C’était lui, sa voix ! elle avait couru vers la source de l’appel, et l’avait vu, menotté, lui faisant un signe de la main. Elle avait averti les autres, était rentrée dans la salle, s’était agenouillée devant lui, soulagée, les mots lui manquant, elle avait simplement souri. Un sourire qui voulait tout dire. Elle avait coupé ses liens, avait tendu sa main vers son col, n’osant pas la poser de suite sur sa joue, lui demandant s’il allait bien. Castle avait ancré son regard au sien, son sourire disparaissant peu à peu, alors qu’il semblait prendre conscience de ce qu’elle avait pu ressentir. Une discussion silencieuse s’était établie, comme à leur habitude. Elle ne pouvait se détacher de ces yeux océans qu’elle avait cru perdre. Nul n’aurait su dire combien de temps leur échange muet aurait duré si Martha n’avait pas percé la bulle dans laquelle ils se trouvaient.

Ce soir-là, après le repas chez la famille Castle, elle n’avait pas réussi à s’endormir, la journée repassant dans sa tête comme un film continu. Elle n’avait pas fermé les yeux, regardant l’obscurité envahir la pièce, puis l’aube prendre place. Ce n’était pas sa première nuit blanche, elle y était habituée. Elle pensait se rattraper la nuit suivante, mais ce ne fut pas le cas. Elle soupira, avait sommeil mais celui-ci semblait insaisissable. Elle était épuisée, maintenait malgré tout son rythme habituel au travail, cachant de son mieux le manque de repos sous son maquillage. Castle n’avait rien dit à ce sujet, il l’avait surpris, somnolant la tête posée sur ses bras un midi. Il n’avait fait aucune réflexion, avait posé sa main sur l’épaule de la détective afin de la réveiller en douceur, soufflant son nom dans un murmure, elle avait ouvert les yeux, réprimé un bâillement, s’était excusée.

Elle soupira de nouveau, regarda son réveil qui annonçait deux heures du matin, s’assit totalement dans son lit, écouta un instant les bruits de la ville, et se leva. A quoi bon rester au lit, elle savait qu’elle ne dormirait pas encore une fois. Elle descendit pieds nus les marches qui menaient à son salon, bifurqua vers la cuisine, se versa un verre d’eau― espérant naïvement que Morphée vienne l’emporter, il était donc hors de question qu’elle boive du café. Elle s’arrêta quelques secondes près du canapé, ne sachant pas vraiment ce qu’elle devait faire, puis s’assit sur celui-ci, posant son coude sur l’accoudoir, sa tête dans la main. Sur la table basse se trouvait un des premiers livres de Castle, elle le connaissait par cœur mais avait l’impression d’être plus proche de lui lorsqu’elle lisait ses mots. Elle l’imaginait assis à son bureau― qu’elle n’avait pu qu’entrevoir― tapant sur son ordinateur l’histoire de Derrick Storm puis de Nikki Heat. Ainsi passait-elle ces quatre nuits avec lui. Non pas avec lui physiquement, mais avec l’âme de l’écrivain, le maître du macabre. Bien qu’après le meurtre de sa mère ces livres furent source de réconfort, aujourd’hui, il lui manquait quelque chose. Les mots ne lui suffisaient plus. Elle les connaissait, certes, mais il ne s’agissait pas de ce dégoût, de cette absence de magie que l’on éprouve quand on sait ce qui va se passer. Non, c’était différent, et elle avait peur de comprendre ce qui lui arrivait. Son regard se posa sur un point invisible de la pièce, évitant soigneusement de regarder ou d’esquisser le moindre geste vers l’ouvrage.


POV de Rick :

Je ne saurais dire combien de temps j’avais passé à écrire, cette nuit là. J’avais été pris par l’inspiration, et plus rien ni personne ne pouvait me faire sortir de mon écrit. Je m’étais inspiré de cette aventure à la banque, vécue avec mère, pour donner un peu plus de piquant à mon roman. Jameson Rook s’était rendu à la banque pour un retrait d’argent quand celle-ci s’était faite braquée. Les ravisseurs étaient des mercenaires visiblement entraînés pour ce genre de mission, et ils n’avaient rien laissé au hasard. Tout leur plan était planifié d’avance ! Mais ils n’étaient pas là pour l’argent. Une histoire bien plus tordue, dont un présumé otage était le commanditaire, se cachait derrière ce braquage. Il leur fallait récupérer des informations détenues dans un coffre pour retrouver la véritable adresse d’une jeune femme et de son fils, ayant fait croire à leur mort pour échapper à un mari trop violent, afin que ce dernier puisse justement les retrouver.
Inquiète pour Jameson, Nikki avait tout mit en œuvre pour que les otages soient libérés et que les braqueurs – ainsi que le commanditaire de cette sombre histoire – payent pour ce qu’ils ont fait. Tandis que ses deux collègues enquêtaient sur la personne qui possédait le coffre volé, Nikki faisait tout ce qui était en son possible pour sauver la vie de son partenaire, la forçant ainsi à ouvrir les yeux sur ce qu’elle ressentait vraiment à l’égard du journaliste.

Tout à coup, je cessai d’écrire et levai la tête. J’écrivais les aventures de Nikki Heat, et parlai des sentiments de mon héroïne envers un journaliste tout aussi imaginaire que la détective. Pourtant, tous ses faits étaient réels, sans exceptions. Kate avait elle aussi fait tout son possible pour me sauvé, moi, Richard Castle. Elle aussi avait eu peur pour moi, elle ne le reconnaitrait sans doute jamais mais c’était inutile, je le savais déjà. Je l’avais deviné à la façon dont elle m’avait regardé lorsqu’elle était venue à mon secours, au sourire qu’elle m’avait offert, mais aussi à l’inquiétude que je pouvais toujours lire à l’heure actuel dans son regard. Chaque matin, j’allais au commissariat, lui offrais une tasse de café et la contemplais pendant de longues heures, entrain de remplir de la paperasse. J’avais remarqué, tout comme mes « collègues », la fatigue que ma partenaire ne semblait pas savoir guérir. Chaque jour, son visage se fatiguait un peu plus, ses gestes étaient lents et imprécis, et malgré tout le maquillage que Kate mettait pour masquer ses cernes, ces dernières se faisaient de plus en plus visibles au fil des jours. Oui, la détective Kate Beckett était terrassée par la fatigue, et personne ne savait pour quoi, malgré les nombreuses théories qui couraient.

Parmi ces théories, celle d’Esposito et Ryan. Ils avaient parié entre eux que Beckett avait trouvé un nouveau compagnon, et que ce manque de sommeil avait pour cause des nuits un peu trop animées. Bien-sûr, je n’avais même pas voulu en entendre parler. C’était idiot ! Kate n’avait pas d’autre petit ami, elle ne pouvait pas. Si j’avais bien interprété ce qu’elle m’avait dit après ses trois mois d’absence, il y a quelques mois, elle n’était pas prête à avoir la relation qu’elle veut, pas encore. Alors qu’elle intérêt aurait-elle trouvé à avoir un nouveau petit ami ? Surtout qu’elle n’était pas du genre à vouloir un compagnon juste pour des parties de jambe en l’air. Non, il devait y avoir une toute autre explication, et j’étais bien décidé à la connaître ! Alors, de nombreuses fois, j’avais été tenté de lui en parler, alors qu’elle buvait tranquillement un café et que nous étions seuls dans la salle de repos, mais à chaque fois nous étions interrompus par quelqu’un qui entrait dans la pièce. Alors, j’avais pensé que l’appeler serait ce qu’il y avait de mieux, mais pour lui dire quoi ? « Bon, je sais que quelque chose ne va pas, et j’aimerais qu’on en parle. Pourquoi êtes-vous aussi fatiguée ? » ? Décidément non, il n’y avait aucun moyen que j’aborde le sujet. Si je voulais savoir, il fallait que je lui fasse confiance, que j’attende qu’elle vienne d’elle-même à moi pour m’en parler.

Alors que mon esprit était toujours dirigé vers elle, je regardais l’heure par réflex, et je fus tellement surpris qu’il soit si tard que j’en sursautai presque ! Quatre heures du matin, et j’écrivais depuis environ vingt-deux heures la veille. Le temps passait si vite lorsque j’écrivais ! C’était hallucinant !
La fatigue me gagna tout à coup, et je décidai d’aller dormir un peu. D’autant plus que le lendemain, je devais me rendre, comme chaque jour, de bonne heure au commissariat. Je souris en pensant que d’ici quelques heures, je pourrai revoir ma muse, et éteignit mon ordinateur avant d’aller me coucher. J’allais ouvrir la porte de ma chambre quand on toqua timidement à celle de l’entrée.


POV de Kate :


J’avais finalement cédé à la tentation, avait repris ma lecture, jusqu’à ce que je m’arrête au milieu d’une phrase, à un mot particulier. « Always ». Comment pouvais-je penser un peu à moi et oublier un tant soit peu la peur que j’avais éprouvée pour Castle si tout me le rappelait ? Certes, c’était un peu ma faute, lire un autre ouvrage m’aurait sûrement évité de penser à lui. Je ressentais cependant le besoin impérieux de me sentir proche de mon partenaire. Je ne pouvais décemment pas aller le voir, et lui dire cela. Il est évident que, bien qu’il soit compréhensif, il ne pourrait rester sans se poser des questions quant à mon attitude ! Je reposai le livre sur la table, soupirai pour la énième fois, pris un des coussins présents sur le canapé, et le serrai contre moi. Inutile d’allumer la télévision, je savais qu’il n’y aurait rien de bien, la plupart des chaînes diffusant des documentaires sans intérêt ou des informations en continu.

Je me demandais si Castle avait écrit un nouveau chapitre des aventures de Nikki Heat. Le connaissant, ce braquage lui avait sûrement inspiré quelques pages. Peut-être que… A cette pensée, je secouai la tête. Non, à cette heure Castle devait sans doute dormir profondément. Je me levai, tournai en rond. Que pouvais-je faire à une heure aussi tardive ? Ou aussi tôt dans la matinée ! Le Precinct était désert à cette heure, et je n’avais aucune excuse pour m’y rendre. De plus, je refusais de voir de nouveau les regards étonnés puis complices de Ryan et Esposito ainsi que le regard inquiet de Castle. Il avait compris, j’en étais persuadée, bien qu’il ne le dise pas. Il semblait attendre que je vienne vers lui, que je fasse le premier pas. Cela m’était impossible. Que pouvais-je lui dire ? C’est lui qui avait eu une arme braquée sur lui, pas moi. Et pourtant, j’en tremblais rien qu’en imaginant la scène.

Appuyée contre le bar de la cuisine, je revivais l’instant où Martha et lui étaient sortis de la banque. Alexis s’était précipitée dans les bras de son père, puis dans ceux de sa grand-mère. C’était aussi pour cela que j’étais devenue policière, pouvoir sauver des innocents, et réunir des familles. A ce moment-là, je m’étais sentie comme apaisée, malgré un sentiment de grande solitude. Personne pour m’étreindre, me féliciter d’avoir fait du bon boulot, me proposer un café pour me remettre de ces émotions. Je n’étais pas jalouse, non. Je prenais juste conscience que Castle avait eu raison lors de notre dernière dispute quelques mois auparavant. J’avais peur. Peur d’être heureuse.

Soudain, j’eus honte. J’avais agi en égoïste, tentant de me protéger, tout en le faisant souffrir. Il me fallait du temps, il l’avait compris, m’en avait donné, avait attendu, espéré de mes nouvelles pendant trois mois. M’avait pardonné depuis, son regard dans la banque le prouvait. Son sourire aussi. Sur une impulsion subite, je pris mon manteau, enfilai une paire de chaussures, attrapai mes clés, et sortis de l’appartement. Il devait savoir.

Après une conduite rapide dans les rues quasi désertes de New York, me voici devant la porte du loft. J’hésite. Et si je le réveillais ? Et s’il n’était pas seul ? Oh mon Dieu, je n’avais pas pensé à cette possibilité ! Bien sûr, il avait changé, il n’était plus le play-boy dont parlaient les magazines, mais Castle restait tout de même un homme. Un homme avec des besoins… Après cette épreuve, il avait sûrement besoin d’autre chose que de s’isoler dans une pièce face à un ordinateur pour retrouver un personnage sorti tout droit de son imagination… enfin presque.

Je me sentis gourde tout à coup, telle une adolescente qui n’ose frapper à la porte de son petit copain. Me dandinant d’un pied sur l’autre, je me dis que je ne pouvais pas rester ici indéfiniment. Je pris mon courage à deux mains, et frappai discrètement. J’attendis quelques secondes, puis entendis quelqu’un approcher. Castle. Je reconnaissais son pas, comme si mon cœur savait que c’était lui, entamant immédiatement une danse différente qui me donnait des papillons dans le ventre. Il ouvrit la porte, et sembla surpris de me voir sur son palier à cette heure.

-Beckett ? Tout va bien ?

- Je peux entrer ? Demandai-je d’une petite voix.

Je ne pouvais pas lui mentir, pas encore, pas cette fois. J’étais épuisée, physiquement et émotionnellement parlant. Il fallait qu’il sache c’était la seule solution. Il ouvrit entièrement la porte et s’effaça afin de me laisser passer. « Un café ? » proposa-t-il, j’acquiesçai, sachant très bien qu’à l’heure actuelle, je ne pourrais plus me rendormir. Qu’était-ce une nuit blanche de plus ou de moins, désormais ? Sans attendre qu’il m’y invite, je m’assis dans le canapé, tandis qu’il se dirigeait vers la cuisine. Le silence emplit la pièce, seul le bruit de la cafetière l’interrompait par moment. J’observais les lieux, les connaissant déjà pourtant, et remarquai que la porte de son bureau était ouverte. C’est en tournant mon regard vers lui que je notai qu’il était habillé et non pas en pyjama. Ainsi, il ne dormait pas, il était sûrement en train d’écrire. L’objet de mes pensées s’approcha, rompant mes réflexions en me tendant une tasse fumante. Je le remerciai d’un sourire, et le vis s’asseoir dans le fauteuil face à moi. Il était là, bien en vie, et mon corps s’était immédiatement détendu à sa vue. Son regard posé sur moi me gênait, je savais qu’il fallait que je lui explique la raison de ma venue, mais les mots n’étaient pas mon domaine, loin de là ! Je soupirai tout en prenant une gorgée de café. Il me laissa faire, et décida de rompre le silence qui devenait pesant de seconde en seconde.

- Que se passe-t-il, Beckett ?

- Rien.

Il eut un petit gloussement, souleva un sourcil, et me lança un regard qui voulait tout dire.

- Oui, vous avez raison, il ne se passe rien, et c’est pour cela que vous venez chez moi à… cinq heures du matin, dit-il après avoir regardé sa montre.

Il souriait ! Je venais à cinq heures du matin, et il souriait, comme si c’était normal ! Je devais dire quelque chose, répliquer, et pourtant, les mots ne se frayaient pas de chemin dans mon esprit. Voyant que je ne prendrais pas la parole, il intervint, me tendant implicitement une perche que je n’avais plus qu’à saisir.

- Ecoutez, je vous connais assez maintenant pour voir qu’il y a quelque chose qui ne va pas ces derniers temps. Je dirais même depuis la prise d’otage de la banque, ne niez pas tout le monde, même Gates, l’a remarqué ! Ajouta-t-il en levant la main pour m’empêcher de l’interrompre.

- Vous avez raison, soufflai-je en reposant ma tasse, tout en évitant son regard. Je ne vais pas aussi bien que je le prétends. Pour tout dire, mes nuits sont pour le moins… agitées. Je…

Comme il était dur de faire part de ses sensations ! Je venais d’avouer mes faiblesses avec une facilité déconcertante, mais un nœud dans la gorge m’empêchait d’aller plus loin. Si je le faisais, mon rempart s’effondrerait, et je n’étais pas tout à fait prête à pleurer devant quelqu’un, fût-ce Castle. Je soupirai, me passant la main dans les cheveux, trouvant enfin le courage de relever la tête et de fixer son regard, le suppliant silencieusement de comprendre ce que je ne pouvais exprimer.

- Donc, vous ne dormez pas vraiment, ce qui explique que vous soyez plus distraite que d’habitude, et votre excès de fond de teint… Mais, excusez-moi d’être indiscret, qu’est-ce qui vous empêche de dormir ? Est-ce que c’est….

- Non Castle, non… Je n’ai personne si c’est ce à quoi vous pensez.

Je pus deviner le soupir de soulagement qu’il se retint de pousser. J’esquissai un timide sourire, tout en baissant la tête, mes mains devenant le centre de mon attention. J’avais commencé, je ne pouvais plus me taire à présent. « Oh, fit-il simplement après quelques secondes. Alors, pourquoi ? » Il attendait patiemment, comme toujours, il ne voulait pas me brusquer. Je tentai de puiser la force nécessaire au fond de moi-même pour lui avouer la vérité. J’ancrai de nouveau mes yeux aux siens, et murmurai :

-Parce que j’ai peur…


POV de Rick :

Alors que je préparai du café dans la cuisine, Kate s’était installée dans le salon, et je pouvais sentir son regard dans mon dos. Il était aux environs de quatre heures du matin, un jour de semaine, et Kate tout comme moi étions censés travailler le lendemain – enfin quelques heures plus tard – et pourtant, elle était là, chez moi, en pleine nuit, me rendant visite… Et à vrai dire, ça ne me rassurait pas vraiment ! Je ne pus m’empêcher de jeter un coup d’œil en coin pour essayer de deviner à son regard ce qui pouvait bien l’amener, mais ses yeux ne reflétaient que l’observation. Le café finit, je la rejoins donc dans le salon et lui tendit sa tasse de café avant de m’asseoir en face d’elle. Elle m’avait offert un sourire si fin que si je ne la connaissais pas, je n’aurais pas pu le voir ! Alors je l’interrogeai du regard, la fixant intensément, jusqu’à ce que je me rende compte que ça la troublait un peu, puis posa la question qui me brûlait la gorge depuis tout à l’heure.

- Que se passe-t-il, Beckett ?
- Rien, répondit-elle simplement.

Sans que je ne puisse le retenir, un gloussement s’échappa de ma gorge. Elle se moquait de moi ou elle était vraiment naïve au point de croire que je puisse avaler ça ? Dans les deux cas, ce n’était pas très flatteur pour moi… Je ne pus m’empêcher de lui faire part de mes réflexions.

- Oui, vous avez raison, il ne se passe rien, et c’est pour cela que vous venez chez moi à… je fis un petit pose le temps de regarder ma montre puis reprit. Cinq heures du matin !

Je ne pus retenir un sourire, cette situation était plutôt comique ! En pleine nuit, en pleine semaine, alors que tout le Preccint commençait à se poser des questions quand à l’attitude et la fatigue de Beckett, cette dernière venait me rendre visite au loft en disant qu’il n’y avait rien ? Si elle croyait vraiment que j’allais croire à ça, elle se fourrait les doigts dans les yeux, la pauvre ! Je pouvais lire de la surprise dans son regard, mais elle ne disait rien, alors je pris la parole à sa place.

- Ecoutez, je vous connais assez maintenant pour voir qu’il y a quelque chose qui ne va pas ces derniers temps.

Je vis qu’elle voulait m’interrompre, alors je levai la main, lui faisant signe de se taire et de ne parler que lorsque je j’aurais finis, puis j’ajoutai :

- Je dirais même depuis la prise d’otage de la banque… Ne niez pas, tout le monde, même Gates, l’a remarqué !

Elle baissa les yeux et soupira, soufflant quelques mots en posant sa tasse sur la table et en évitant soigneusement mon regard, comme si elle avait honte.

- Vous avez raison... Je ne vais pas aussi bien que je le prétends. Pour tout dire, mes nuits sont pour le moins… agitées. Je…

Elle ne continua pas, et ses lèvres tremblaient, comme si elle cherchait à me dire quelque chose mais qu’elle ne trouvait pas ses mots. Quand à moi, mon cœur rata un battement. « Mes nuits sont pour le moins… agitées. » ! Que devais-je en déduire ? Tout à coup, j’entendis les voix de Ryan et Esposito résonner dans ma tête : « J’en suis sûr, bro’ ! Beckett a un nouveau p’tit copain, et la nuit, et ils doivent certainement pas que dormir… » . Même dans mon esprit, ses deux là arrivaient toujours au mauvais moment… Rien que d’imaginer Kate dans les bras d’un autre homme je … ! Non, non, je devais me reprendre, peut-être que j’interprétai mal les choses ! Le pari d’Esposito et Ryan était stupide, il ne voulait rien dire, je ne devais pas me laisser influencer… Je chassai donc de mes pensées cette image, et rouvrit les yeux – que je ne me souvenais pas avoir fermés – pour voir qu’elle relevait enfin la tête, me lançant un regard suppliant… Je pouvais lire dans ses yeux qu’elle ne trouvait pas ses mots, alors je pris la parole.

- Donc, vous ne dormez pas vraiment, ce qui explique que vous soyez plus distraite que d’habitude, et votre excès de fond de teint… Mais, excusez-moi d’être indiscret, qu’est-ce qui vous empêche de dormir ? Est-ce que c’est….
- Non Castle, non… Je n’ai personne si c’est ce à quoi vous pensez.

Elle avait lu dans mes pensées, une fois de plus… En réalité, ça m’arrangeait ! Je n’avais pas vraiment envie de lui dire exactement ce que je pensais, et elle me facilitait grandement la tâche. Je soupirai tout de même de soulagement, voilà une chose de faite… Je la vis sourire faiblement, puis elle rebaissa la tête, soudainement captivée par ses mains. Je savais qu’elle voulait dire autre chose, mais visiblement, elle ne savait pas trop comment si prendre… Alors, une fois de plus, je lui tendis la perche en prenant la parole en premier.

- Oh, fis-je simplement – que pouvais-je dire d’autre. Alors… Pourquoi ?

J’attendis patiemment qu’elle réponde. Je ne voulais pas la brusquer, c’était la dernière chose à faire ! Sous son masque de femme flic forte se cachait une femme blessée et fragile, et si j’allais trop vite, elle risquait de se braquer et de partir sans me donner d’avantage de réponses. Alors quelques secondes passèrent, puis elle releva enfin la tête, ancra ses yeux aux miens et murmura :

- Parce que j’ai peur…

J’attendis à nouveau qu’elle poursuive, mais elle ne semblait pas décidée. Je lisais une profonde hésitation dans ses yeux, m’indiquant qu’elle ne savait pas trop comment si prendre, ni vraiment ce qu’elle voulait me dire. Au fond de moi-même, je savais qu’elle avait peur pour moi, du moins qu’elle avait eu peur pour moi. Mais je n’en étais pas sûr, en même temps, de quoi peut-on être sûr lorsqu’il s’agit de Beckett ? Alors j’espérai qu’elle le dise, qu’elle confirme mes pensées, mais elle ne dit rien. Elle avait rebaissé la tête pour au moins la troisième fois depuis le début de notre conversation, et avait subitement trouvé ses doigts extrêmement intéressants. Je ne l’avais jamais vu aussi timide, et cela m’inquiétai un peu… Alors je me dis qu’elle avait juste besoin de parler, mais qu’elle n’était pas tout à fait prête. Elle avait peur, de quoi je n’en savais encore trop rien, mais elle finirait bien par me le dire… Je soupirai donc et me levai.

- Venez, lui dis-je en montant les escaliers. Je vais vous préparer la chambre d’amis.


POV de Kate :

« J’ai peur de vous perdre » soufflai-je comme pour moi-même. Il s’arrêta brusquement, le pied en l’air au-dessus de la marche, sa main serrant la rambarde si fort que les jointures blanchissaient. Je le fixais, attendant une quelconque réaction de sa part, un mot. M’étais-je trompée ? L’avais-je déjà perdu ? Mais nous étions partenaires bon sang ! Il était normal que je tienne à lui. Même si… Il semblait pétrifié, n’esquissant aucun geste pour se retourner. Je priais silencieusement pour qu’il me fasse face, revienne vers moi, et me rassure. Les secondes s’écoulèrent, mais il ne bougea pas, et je compris. Je me levai, en proie à une gêne soudaine, et me dirigeai vers la porte. La main posée sur la poignée, je patientai quelques instants, espérant vainement qu’il me retienne, et appuyai.

« Kate. » Ce ne fut qu’un simple murmure, et je me demandai si je ne l’avais pas rêvé. Je tournai la tête, et le vis s’avancer vers le canapé. Il s’assit, et tapota le coussin à côté de lui afin que je le rejoigne. Dans un soupir, je refermai la porte, et le rejoignis. Je n’osais pas le regarder, je me sentais

si vulnérable à cet instant, je venais de lui dévoiler mon angoisse, la raison de mes insomnies, chose que la Kate Beckett d’avant se serait bien gardée de faire. « Beckett ? » Je levai le visage, et rencontrai son regard incroyablement doux. Il souriait, Castle me souriait. Il ne semblait pas en colère ni gêné ou quoi que ce soit d’autre. Non, il souriait avec tendresse. Il saisit ma main, la serrant doucement, et murmura « vous vous souvenez lorsque nous avons failli mourir congelés ? » Je hochai la tête, ne sachant pas où il voulait en venir. « Je vous ai fait une promesse, vous vous rappelez ? » Devant mon regard incertain, il ajouta « Always, Kate. Always. » Une promesse. Cela résonnait encore comme telle dans sa voix, elle brillait comme des étoiles au creux de ses yeux. Il serait là pour moi. Toujours. Et pourtant je n’avais pas la conscience tranquille. C’était mon tour à présent de lui faire un aveu. Son pouce caressait tendrement ma peau, m’apaisant légèrement, m’encourageant silencieusement à lui confier mon tourment. « Vous n’êtes pas flic, Castle. En me suivant, vous risquez votre vie à chaque instant. » Je me levai, sachant qu’il me serait impossible d’affronter son regard lors des prochaines phrases que je m’apprêtais à dire. « Quand j’ai entendu l’explosion, j’étais au téléphone avec Esposito. Je me suis précipitée dehors, et la vision que j’avais de la banque m’a fait penser que j’étais en plein cauchemar. J’allais me réveiller, il ne pouvait en être autrement. Castle, je… en quelques secondes, j’ai senti un vide immense au fond de moi, une peur sourde me paralysait. J’ai cru… L’homme chargé de l’affaire m’a demandé si je souhaité m’asseoir, j’ai refusé, ai saisi mon arme et suis entrée avec une équipe. Au fond de moi, j’espérais que vous soyez en vie. Je ne pouvais me résoudre à l’idée que vous soyez… Je ne voulais pas trahir la promesse faite à Alexis. Vous alliez sortir de cette banque sains et saufs. » Je me tus, prenant conscience que je m’étais trop dévoilée, jamais en temps normal je n’aurais osé dire tout cela. La fatigue accumulée, et la pression des derniers jours en étaient sûrement la cause. Malgré ma gêne face à cet aveu, je me sentais tout de même plus légère. Je devinai son pas, il s’approchait de moi, mais je n’osais bouger, je ne voulais pas que mon regard trahisse la douleur que j’avais pu ressentir. Posant sa main sur mon épaule, y fit pression, et me tourna vers lui. De deux doigts, il releva ma tête, et essuya l’unique larme qui avait franchi le barrage de mes paupières. Il prit ma main, me ramena sur le canapé, gardant nos mains liées. Son regard ne quittait pas le mien, j’essayais de le sonder, de savoir quel effet mes paroles avaient eu sur lui, mais ne distinguais rien. Un long silence prit place que seules nos respirations brisaient. « Kate, reprit-il, j’ai autant de chances de mourir en traversant la rue que de me prendre une balle en vous accompagnant. La preuve, cette prise d’otage s’est faite alors que nous n’étions sur aucune affaire. Si j’avais daigné vous aider en faisant la paperasse, jamais tout cela ne serait arrivé. Certaines choses ― horribles ou non― doivent se produire afin de faire de nous ce que nous devons être. J’ai conscience que ma promesse ne dépendra pas que de moi mais aussi des événements à venir. Ce qui est sûr, c’est qu’à présent je veux vivre au jour le jour, profiter de chaque instant qui m’est offert. » Il avait prononcé ces mots en souriant, ne lâchant pas mon regard. Je savais ce qu’il était en train de faire, et ne pouvais que l’en remercier. Décidément, cet homme était adorable. « Je vous remercie beaucoup Castle pour ce que vous faites pour moi. Mais vous ne pourrez jamais m’empêcher de trembler si vous étiez en danger et loin de moi.

- Je vous manquerais, détective ? Lança-t-il dans un sourire charmeur.
- Plus que vous ne le pensez, Castle, dis-je en m’appuyant sur son épaule.

C’était une impulsion, instinctif. Maintenant que les choses étaient claires, qu’il savait à quel point j’avais eu peur, le sommeil semblait décidé à m’envahir. Il mit son bras autour de moi, m’invitant implicitement à me blottir un peu plus contre lui.

- Castle, vous savez, je ne sais pas… Je ne suis pas encore prête…
- Je sais, m’interrompit-il, je sais. Prenez le temps qu’il faudra. Je serai là. Always.

Ajouta-t-il en me déposant un baiser sur le front.

Contrairement à ce que je pensais, la vie pouvait être simple parfois. Castle m’étreignit un peu plus, et je le devinai sourire à l’entente de mon soupir de bien-être. Oui, la vie amenait parfois des moments où réfléchir ne servait à rien. Il suffisait juste de se laisser aller, et d’affronter ses peurs. A présent, j’en étais certaine, quoiqu’il arrive, il y aurait toujours quelqu’un pour moi. Et sur cette pensée, je fermai les yeux, bercée par la respiration de mon partenaire, et tombai dans les bras de Morphée.
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Flixovate

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MessageSujet: Re: Insomnie et conséquences [ en co' avec kat ]   Insomnie et conséquences [ en co' avec kat ] EmptyMer 15 Aoû - 20:44

heart Elle est juste super cette fic. Elle est toute douce, on ressent bien les doutes et les craintes de Beckett.
Bien écrit, et agréable à lire. Continu, tu progresse d'Os en Os ^^. J'ai hâte de lire tes autres Os/fic :)
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Kate beckett 22

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MessageSujet: Re: Insomnie et conséquences [ en co' avec kat ]   Insomnie et conséquences [ en co' avec kat ] EmptyMer 15 Aoû - 20:58

elle es geniale heart
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kat

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MessageSujet: Re: Insomnie et conséquences [ en co' avec kat ]   Insomnie et conséquences [ en co' avec kat ] EmptyLun 20 Aoû - 14:51

merci pour les compliments flixo ( je suppose qu'ils s'adressent aussi à moi puisqu'on a écrit à 4 mains ;) )
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MessageSujet: Re: Insomnie et conséquences [ en co' avec kat ]   Insomnie et conséquences [ en co' avec kat ] EmptyJeu 23 Aoû - 19:52

Vraiment génial votre OS !!

Déjà que vous deux chacun de votre coté vous avez du talent alors un OS vous réunissant ne peux être que génial, et c'est le cas !

C'est frais, léger, doux et magnifiquement bien écris !

L'histoire est très bien, enfin j'adore ;)

Bravo à vous deux et n'hésitez pas à réécrire un OS ensemble Insomnie et conséquences [ en co' avec kat ] 2949492947
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MessageSujet: Re: Insomnie et conséquences [ en co' avec kat ]   Insomnie et conséquences [ en co' avec kat ] Empty

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